vendredi 25 décembre 2009

Chapitre 1 : L'INVITATION


Il y avait tout juste une semaine qu’elle venait de fêter ses dix huit ans, non sans mal, on lui avait imposé une fête d’anniversaire en compagnie de ses proches et de ses amies. Eva dut supporter de se retrouver au centre de l’attention, tout en gardant le sourire.


Ce jour là, tout le monde avait répondu à l’invitation, les sœurs d’Eva avaient tout préparées dans le jardin, la chaleur était insupportable ce qui écourta à son plus grand soulagement les petites festivités. En effet, le soleil ne manquait jamais dans la très belle ville de Maroubila. Ses rayons étaient particulièrement assommants et dérangeants. Néanmoins, la pluie assez abondante offrait un paysage des plus verdoyant, de grandes plaines parsemées d’arbres divers venaient courber le panorama. Les forêts de Maroubila étaient d’autant plus mythiques, l’une d’elle tout prés de la maison d’Eva était la plus appréciée du pays, ce camaïeu de vert glorifié par ce soleil si particulier caractérisait cette immense forêt de plus de mille hectares. Elle était également très connue pour les impressionnantes chutes d’eau qui ruisselaient jusqu’au terres habitables. Ce qui était une bénédiction pour l’agriculture de ce pays aux terres arides. La population pouvait jouir de cette précieuse eau douce toute l’année.


Eva appartenait à une famille très appréciée de la ville. Réputée pour sa joie de vivre et sa bonté, elle l’était d’autant plus pour la beauté unique de leur fille Eva, la benjamine. Le père de celle-ci était un assistant de bas ordre, il avait pour mission de s’occuper du bon fonctionnement et de l’organisation de l’anti-chambre des députés à la cour royale. Celui-ci prenait son métier très au sérieux et se voyait honoré de servir le très Grand Souverain Nassim-Habiri. Ainsi, la famille Ashimine côtoyait régulièrement la cour et ses sujets. Bien que socialement aisée, la famille Ashimine n’était pas riche, ils vivaient avec les quelques cent renies par mois en essayant un tant soit que peu de subvenir au besoin de tous. Chaque membre de la famille avait droit a cinq renies par mois, jamais personne ne s’en était plaint, les parents d’Eva faisaient preuve de beaucoup de bonté envers leurs enfant mais aussi envers les plus démunis.


Cette famille atypique était composée de quatre filles et d’un seul garçon Altaïr, que Dieu le garde, il était la fierté de la famille. D’une rare beauté, toujours souriant, le cœur sur la main, il avait toutes les qualités souhaitées chez un homme.
Il affectionnait particulièrement sa petite sœur Eva et tous deux s’adonnaient à diverses occupations au grand regret de leurs sœurs qui se sentaient délaissées par leur unique frère. Altaïr les aimait aussi, mais aucune complicité semblable à celle partagée avec Eva, ne pouvait faire qu’il soit plus proche avec ses autres soeurs.
Mme Ashimine était une femme très joviale, elle aimait rire et ne se prenait pas au sérieux, elle aimait par dessus tout ses enfants et les regardait grandir plus vite qu’elle ne l’espérait.


Un jour de printemps dans leur jolie maison, fourni généreusement grâce au travail de leur père. Les filles Ashimine s’adonnaient à une sieste dans la salle de séjour, après avoir passées leur après-midi à coudre et à peindre. Eva debout devant la fenêtre, admirait le paysage ensoleillé de sa ville natale. Ses magnifiques forêts toujours aussi verdoyantes en été comme en hiver, ses paysages montagneux. Pour rien au monde elle n’aurait aimé habiter dans une autre ville. Soudain lorsque Eva regarda vers l’enclot de la maison, elle vit son frère courir vers la porte d’entrée, il courait et criait à tue tête : « Les filles! Les filles! Vous n’allez pas en croire vos oreilles ! ».
Toutes, se réveillèrent, se recoiffèrent par peur qu’il ne soit accompagné, Altaïr était un frère imprévisible. Il arriva brusquement au séjour une lettre à la main : « Chère mère, chères sœurs, ouvrez bien vos oreilles, nous sommes invités au grand dîner royal ! Celui organisé le 15 avril de chaque année au Palais royal de sa Majesté Nassim-Habiri ! Celui dont vous avez toutes rêvées »
Les filles étaient toutes excitées, elles s’embrassèrent de joie et de satisfaction tellement elles n’en revenaient pas. Ce dîner, elles n’avaient jamais eu l’honneur d’y être conviées, la bassesse de leur rang ne permettait pas aux Ashimine de se fondre parmi les privilégiés de la cour royale. Mais depuis que leur père avait été nommé à l’anti-chambre des députés, toutes les portes leurs étaient désormais ouvertes, au grand bonheur de Mme Ashimine, qui selon elle être invité au grand dîner royal, était comme ci ses filles avaient déjà trouvées un époux.


Celle-ci alla tout de suite annoncer la nouvelle à son mari et décréta que se jour était béni. Ainsi, elle décida qu’il fallait fêter cela et pria son fils d’inviter l’oncle Souliane, sa femme et ses deux filles pour le soupé. Son frère Souliane était beaucoup plus démuni, il fallait bien rendre à Dieu le bonheur qui leur avait envoyé en cette invitation, c’était le minimum qu’elle pouvait faire.
Eva n’était pas si euphorique que ses sœurs à l’idée d’aller à ce dîner, elle n’aimait pas la foule, ni se retrouver entourée de personne qu’elle ne connaissait pas. Toute cette noblesse, toute cette hypocrisie abondante, le temps d’une soirée, elle allait devoir s’y accommoder. A cette simple idée Eva se sentit mal et décida d’aller prendre l’air dans le jardin.

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