mardi 29 décembre 2009

Chapitre 1 : L'INVITATION (suite 2)


-          Eva c’est moi, ouvre ma chérie ! avait dit sa mère d’une voix extrêmement et anormalement douce.
-          C’est maman ! ouvre lui! Vite ! Eva ravala ses larmes et ramassa la boule de papier qu’elle cacha sous son oreiller. Son frère obtempéra, leur mère apparut dans la chambre, intriguée.
-          Mes chéris pourquoi avez vous fermé la porte ?
-          Euh… et bien… Eva ne sut trouver les mots rougissant de plus belle.
-          Vois tu maman, Eva et moi tentons ardemment de réfléchir au cadeau que nous pourrions offrir à l’anniversaire de Marissa. Dit son frère sans mal, avec une décontraction étonnante.
-          L’anniversaire de votre cousine n’est que dans trois mois, je ne vois pas pourquoi s’en souciait aussi tôt ? leur mère regardait ses deux enfants, les yeux écarquillés.
-          Nous voulons juste trouver des idées communes, dés lors à Maroubila centre, nous n’aurons plus qu’à acheter le présent ! ajouta son fils de plus belle.  

Leur mère n’ayant pas décelé une trace de mensonge dans ces dernières paroles acquiesça, leva les yeux vers son fils et le pria de la laisser seule avec Eva. Derrière sa mère, Altair sourit à sœur d’une étrange manière, comme pour lui montrait qu’il n’aurait pas aimé être à sa place. Il ferma doucement la porte et s’éclipsa.
-          Eva il faut que je te dise quelque chose d’important.
Sa mère contempla les yeux miel de sa fille qui fixaient la porte en bois.
-          Maman je comptais prendre mon bain maintenant, on en reparlera à un moment plus opportun. Dit Eva qui n’avait aucune envie de parler à sa mère, elle savait très bien que cela allait être gênant et qu’il était rare que sa mère la prenne en aparté pour des broutilles.
-          Ma fille, ça ne va pas prendre trop de temps. Vois tu ma robe n’est pas encore prête pour la cérémonie, il me manque les dorures. D’après ta sœur Feryel seule la couturière des Herat en possède encore, après l’annonce officielle du dîner royal tout le monde s’est empressé chez le tailleur Sediki. Maintenant il n’y a plus un morceau de tissu dans toute la ville. Ma robe ne sera jamais complète sans ces dorures, j’aimerais donc que demain à dix heures tu ailles apporter ma robe chez les Herat afin que la couturière finisse le travail.
Sa mère la regarda dans les yeux, la suppliant avec un grand sourire.
-          Et pourquoi ne pas demander à Altair, je n’ai nulle envie de rendre visite au Herat ! ils sont si hautains avec moi, jamais ils ne m’accueillent aussi chaleureusement qu’avec Altair où je ne sais qui ! et je suis prise à cette heure je dois aller acheter ma robe chez Sediki, ils possèdent toujours des robes en stock pour les moins coquettes. Soupira Eva pour conclure. Hors de question d’aller chez les Herat et de devoir encore une fois faire l’hypocrite afin de montrer qu’elle les appréciait. Eva n’avait jamais compris pourquoi les Herat la regardaient toujours avec autant de méfiance, comme si elle s’apprêtait à les attaquer avec des sabres et des lances, c’était absurde.
-          Altair ne saurait formuler exactement ce que je désire à la couturière, il n’y connaît rien. Et tu sais que tes sœurs plus âgées n’ont rien à faire chez les Herat ou chez qui que ce soit sans une invitation au préalable. Allez ma fille soit gentille et rend moi ce service s’il te plait.




Eva fit entendre un long soupir, résignée, elle ne pouvait refuser cette requête de sa mère et hocha la tête en guise d’acquiescement.
-          Merci ma fille, donc demain dix heures, je te laisse je dois aller préparer le thé, la femme de Souliane me rend visite aujourd’hui. Dommage qu’elle ne soit pas invité, la pauvre. Dit sa mère soulagée d’être cette année parmi ces privilégiés conviés au dîner royal. 



Elle se leva et quitta la pièce laissant la porte entrouverte comme à son habitude. Eva se leva pour aller la fermer, lorsqu’elle se rendit compte que sa mère l’avait prié de se rendre chez les Herat d’une drôle de manière. Pour si peu, elle aurait pu l’annoncer devant Altair sans problème. Quelque chose de louche se cachait derrière l’attitude suspecte de sa mère, elle voulait que sa fille se rende chez les Herat mais pas juste pour leur couturière. Plutôt à un membre de leur famille, s’interrogeait Eva sans effort. Elle tourna la poignée de la porte lorsque brusquement Altair bondi devant elle :
-          Tu es fou ! tu m’as fais peur ! Eva avait sursauté, surprise comme si elle pensait être seule dans la maison.
-          Salut sœurette ! alors que voulait maman ?
-          Et bien je dois me rendre chez les Herat pour finir sa robe, dit elle lasse et agaçait rien qu’a l’idée de revoir le visage de Rayane, le fils cadet des Herat. Altair réagit étrangement, il leva les yeux en l’air et ricana doucement.
-          Génial ! ça fait un bon moment que tu ne leur as pas rendu une petite visite amicale, ils vont être très content de te revoir. Son frère la regarda avec un large sourire moqueur, Eva fit la grimace.
-          Le plaisir ne sera pas partagé je te le confirme. Tu parles ! ils ne me supportent pas, toujours à m’ignorer ou à me snober, c’est leur manière de m’adresser leur hospitalité je pense ! dit elle en se pinçant les lèvres.
-           Les Herat t’aiment beaucoup et je sais de quoi je parle. Mais j’ai une chose beaucoup plus importante à te dire. Eva le fixa longuement.
-          Je t’écoute. Dit elle sans sourciller.
-          Et bien… il hésitait. J’avais oublié de te dire… la famille Corbouss est également invitée au dîner royal ? Dit il en serrant les poings. La mâchoire crispée il n’osait pas croiser le regard de sa sœur. Celle-ci resta silencieuse trente secondes.
-          Euh… Oui… je savais, comme chaque année... cela m’importe peu. Menti Eva non sans mal. Cette fois son frère la fixait longuement.
-          Et bien, à titre informatif, pour ne pas que tu sois étonnée si tu l’apprends par quelqu’un d’autre… et bien… il hésita encore, puis se reprit et ajouta sèchement, on entend partout dire que durant le dîner royal seront annoncé les fiançailles d’Anis avec Sirheen Habiri.
Dés lors, ces derniers mots prononcés, Eva s’empourpra, confuse et désorientée. Elle eu pourtant la force de répondre à son frère pour ne pas laisser transparaître ses émotions. Le feu brûlait en elle, le désespoir de l’avoir perdu une bonne fois pour toute.
-          Ah bon… je… ne savais pas… heureuse pour eux.

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