mardi 26 janvier 2010

Chapitre 2 : " Visions et cauchemars"



Eva sécha ses larmes, elle ne savait pas ce qui c’était passé, pourquoi Rayane ne supportait pas sa présence ? Il ne l’appréciait pas beaucoup, jamais il ne lui avait montré le moindre signe d’amitié ou même de politesse. L’ignorant quand il la croisait et l’évitant lorsque celle-ci venait chez lui. Mais de là à souffrir le martyr juste en la touchant, Eva se sentait effroyablement mal, car il ne jouait pas la comédie, il souffrait véritablement. Cela allait poser un problème dés plus déplaisant. Elle n’allait pas oublier ce qui venait de se passer et voulait des réponses à ses questions et les Herat n’allaient pas lui faciliter la tache.
 
Soudain, Eva se souvint que sa mère l’avait priée de se rendre chez eux demain à dix heures. Comment allez t'elle faire pour garder la face devant Rayane et ses frères ? Si elle était la cause de leur souffrance, sa présence dans leur propre maison allait causer de gros ennuis. « Qu’ils aillent tous au diable ! » se dit elle dans un élan de résignation qui l’obligeait à faire comme si elle s’en moquait. Fallait il qu’elle se confine en Hermite pour ne pas tuer Rayane ? Peu importe, demain elle se rendrait chez lui malgré tout.

Eva passa de l’eau sur son visage, ses yeux étaient quelque peu gonflés par toutes les larmes qu’elle avait versées. La voie était désormais libre, elle ouvrit la porte de la salle de bain sans bruit et se faufila dans sa chambre. Fatiguée par ses événements, celle-ci voulait dormir afin de se reposer. Elle tapota les poches de ses vêtements afin de les vider, elle ôta sa robe de lin et défi ses cheveux qui se posèrent voluptueusement sur ses épaules. Sa veste avait de petites poches qui ne pouvaient contenir grand-chose, les fouillant rapidement, ses doigts effleurèrent un petit objet en métal. Elle y sortit une bague, celle qu’elle avait trouvée quelques heures auparavant dans la forêt. C’était un superbe bijoux, la pierre était tellement grosse, mais n’était pas pour le moins parfaitement taillée et scintillante de mille feux. Les pupilles d’Eva s’agrandirent peu à peu, malgré la chaleur ambiante elle se sentait bien, l’environnement lui était agréable. Ses muscles étaient détendus, elle ne  pouvait détourner les yeux du bijou. Une lueur dansante était désormais visible dans le saphir, enjouée, Eva le contempla de plus prés. Soudain d’un coup brusque et inattendu, la fenêtre de sa chambre s’ouvrit. Un vent frais et violent pénétra dans la pièce renversant toutes les feuilles posées sur son bureau. Subjuguée dans sa contemplation, Eva n’avait rien remarqué. Entre chien et loup, l’atmosphère devenait encore plus agréable, le soleil se retirait lentement recouvrant d’ombre la ville de Maroubila. Le bijou entre les mains, un murmure à peine audible l’extirpa de son admiration. La fenêtre claqua contre le mur, insistants, les murmures se firent entendre plus fort : « Eva…Eva… Nous sommes tout autour de toi…ouvre nous les portes Eva… ». Les poils de ses bras s’hérissèrent, une présence invisible tournant autour d’elle, l’a tétanisant, elle regardait vers tous les recoins de sa chambre. Son cœur battait fort sous la frayeur de cette voix féminine. Sans crier gare, la fenêtre se referma délicatement. Eva n’arrivait pas à croire ce qui lui arrivait, avait-elle perdu la tête ? D’abord Rayane, ensuite cette voix qui avait surgit de nulle part. Son cœur battait toujours aussi fort, penchée en avant, elle s’appuya une main contre son bureau afin de se calmer.

Tout était calme à présent, elle se ressaisit un moment et se changea. La nuit était tombée, Eva enfila son pyjama, une longue tunique bleue marine au col V, les contours du vêtement étaient cousus par de jolies broderies orientales dorées. Elle s’affala sur le lit, épuisée ses yeux se fermait délicatement. Une minute plus tard le monde du sommeil lui avait tendu les bras. 
Recouverte d’une légère couverture en coton, Eva s’agitait, des rêves la hantaient encore. Cette fois-ci, elle se trouvait dans sa chambre, par la fenêtre elle observait le paysage de sa ville, face à la forêt des Poudreuses, il faisait très beau, la chaleur était agréable et supportable. Concentrée, un détail attira son attention, des arbres non loin de l’enclot de sa maison bougeaient anormalement. Essayant de voir ce qui s’y cachait derrière, une brume grise envahit les lieux, la visibilité était quasi nulle. Eva se retrouva devant l’enclot, seul un tissu argenté recouvrait son corps jusqu’au chevilles, ses épaules était nues, laissant entrevoir une peau immaculée. Handicapée par une vision troublée, l’épais brouillard n’arrangeait rien, celle-ci marchait à petit pas. Elle ne semblait pas effrayée, juste troublée, les lieux s’assombrirent, lorsque ses doigts effleurèrent les feuilles d’un arbres.

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