samedi 9 janvier 2010

Chapitre 1 : L'INVITATION (suite 5)

Eva n’avait pas parlée avec son ami d’enfance depuis tellement de temps, depuis cette fameuse journée où ils s’étaient croisés dans la forêt des Poudreuses il y a six mois, elle n’avait jamais eu l’occasion de le revoir auparavant. Cette après-midi là, Eva se promenait dans les bois vêtu d’une longue robe à bretelles en soie blanche. Dans ses bras un petit chaton que lui avait offert son frère Altair, elle l’avait baptisé Sissou. Un adorable chaton noir et blanc qui ne l’a quittait jamais. Il faisait très beau ce jour là, les rayons du soleil traversaient les arbres avec puissance. Ils éclairèrent toute la forêt des plus verdoyantes. Eva sortait très peu en ville, elle adorait la nature et ne comptait pas les heures passait à se promener dans la forêt où à s’occuper du jardin. Il était tard, la nuit allait tomber, Eva voulut rentrer à la maison, mais Sissou s’était enfuit à l’affût d’un rongeur, il courait tellement vite, qu’elle ne put le rattraper.

- Sissou ! Sissou ! allez reviens ! sil te plait !
Eva l’appela mais en vain, elle décida de partir à sa recherche avant que la pénombre ne l’y empêche. Il était bien 17 heures et la nuit tombait très vite. Eva suivit les traces de son chaton. Rapidement, elle se retrouva entourée d’arbres identiques, des arbres à perte de vue. Elle commençait à paniquer, elle était bel bien perdue dans cette immense forêt de dix milles hectares. Eva s’arrêta et regarda autour d’elle. Soudain, elle entendu un bruit de crépitement de feuille et de branche derrière elle.

- Salut Eva, c’est ce cascadeur que tu cherches ? dit une voix grave et suave. Eva se retourna brusquement et aperçu son interlocuteur, son cœur faillit s’arrêter de battre. Cependant elle fit mine de ne pas lui prêter d’attention. Elle observa son chaton, résigné le corps recouvert de feuilles et de terre, emprisonné par de grandes mains, les pattes bâillantes au dessus du sol.
- Sissou tu es tout sale ! qu’est ce qui t’es arrivé ? le chaton la regarda et miaula.
- Je pense qu’il ne te répondra pas ! il se mit à sourire. Je l’ai trouvé dans un trou de taupe, le pauvre miaulait tellement fort que je l’ai entendu de l’autre côté de la forêt. Je t’ai également entendu, ce qui m’a encourager à retrouver ce vilain vagabond. Son sourire se marqua encore plus, ses dents étaient d’un blanc éclatant.
- Euh… et bien merci Anis… je ne l’aurais jamais trouvé toute seule. Eva avait désormais les joues en feu, elle ne pu contenir sa gène.
- De rien très chère, à ton service ! un silence s’installa, pour détendre l’atmosphère il ajouta. Comment vas-tu depuis tout ce temps ? toujours aussi magnifique. Anis lui tendit le chaton tout en la regardant dans les yeux, Eva rougit encore plus, son cœur battait à tout rompre.
- Je vais bien merci… et toi ? elle balbutia et fit mine de ne pas avoir entendu le compliment.
- Tout va bien de mon côté… merci de t’en souciait. Il l’a gratifia d’un large sourire enjoué, pensant qu’elle ne prendrait pas la peine d’en savoir plus sur lui. Tout deux gênés, le silence s’installa de plus belle durant plusieurs longues minutes

- Eva… Il faut que je sache ! pourquoi es tu si distante avec moi? Autrefois nous étions si proches, si complices… tu me manques… Il regardait désormais le ciel mélancolique, la mâchoire serrée. Eva ne put s’empêcher de l’admirer, aussi beau que dans ses souvenirs, aussi grand que dans ses rêves. Sa chevelure châtain clair était coiffée naturellement vers le haut, sa carrure d’athlète était la même. Ses muscles saillants mettaient en valeur un t-shirt bleu marin et un pantalon en toile noir.

- Je penses que nous nous sommes tout dit Anis… je… je ne puis continuer à faire comme si nous étions amis, tu sais ce que je pense de tout ça, maintenant je te prie de m’excuser on m’attend chez moi. Elle le toisa quelques secondes et se dirigea vers le chemin sinueux non loin.
- Attend Eva ! Il l’agrippa par le bras. Je sais que tout a mal tourné pour nous et j’en suis navré, je m’en veux tellement si tu savais ! Il regardait le sol.
- Anis je t’en prie, inutile de ressasser le passé. Dit Eva les mains tremblantes, elle ne le regardait pas, dos à lui, une rage indescriptible l’a submergea, des souvenirs de leurs jours heureux lui vinrent à l’esprit.
- Eva je pense sans arrêt à toi, je me remémore constamment tous ce que nous avons vécu… notre avenir gâché … je m’en veux tellement… Ces yeux s’étaient assombris, il parlait avec souffrance. Eva se tourna face au jeune homme le regard noir.

- Si tu y tiens Anis, je vais te dire les choses pour la dernière fois ! Celui-ci fronça les sourcils. Ne t’imagine pas une seconde qu’il aurait pu avoir un avenir commun entre nous, tu m’as trahi, blessé et comme si ce n’était pas suffisant, devant toute ma famille… si ta culpabilité te ronge à ce point cesse de penser à tout ça… arrange toi pour ne plus jamais me revoir… Eva était empli de rage, le revoir, l’entendre prononcer ces mots l’a faisait souffrir atrocement.
- Tu… tu me suggères donc de quitter la ville, Eva ? de ne plus te revoir ?
- Je ne suggère rien, toi seul es en mesure de savoir ce qui est le mieux pour toi. Tête baissée, Eva senti Anis la fusiller du regard, se contentant ainsi de regarder ses sandales pour ne pas l’affronter.
- Tu penses donc que j’ai eu le choix ! de braver ta famille et la mienne ! les convenances ! les qu’en dira t-on ! afin que tu sois mienne et ensuite te repousser et te déshonorer devant les tiens ! Eva si tu savais tout ce que j’ai enduré, tout ce que j’ai dû supporter… Anis serra la mâchoire, les poings fermer il fixait encore le ciel.
- S’en est trop ! je ne puis écouter l’ampleur de ta souffrance et tes excuses incessantes! je suis désolé Anis, quand bien même ta souffrance serait telle que tu en mourrais, jamais je ne pourrais te pardonner, au grand jamais ! maintenant je dois rentrer. Eva le regarda une dernière fois, elle savait que ses paroles étaient les plus blessantes qu’elle n’avait jamais proférées et que Anis serait blessé. A ce jour elle n’avait plus rien à perdre, peut être voulait elle regagner une fierté qu’elle avait perdu à cause de lui.
Elle tourna les talons et s’en alla, Sissou dans les bras, il miaulait doucement, elle ne se retourna pas et se martela dans la tête pour garder son sang froid : « il ne s’est rien passé, il ne s’est rien passé ».

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