samedi 13 février 2010

Chapitre 3 : Dérives et suspicions



Altair entra dans le salon, il déposa sur la table de la cuisine une assiette de gâteaux au miel préparés spécialement par madame Fadila Herat. Épuisé, celui-ci se dirigea vers l’escalier pour se reposer dans sa chambre, grimpant les premières marches avec beaucoup de mal, il entendit brusquement des cris provenant de l’étage. Pressant le pas, il se retrouva devant la porte de la salle de bain en une fraction de seconde, là où émanaient les bruits.
-          Qui es là ? Est-ce que tout va bien ! Altair inquiet toqua fermement à la porte. Mais personne ne répondit. « Ah… À l’aide ! Altair je t’en prie ! », il reconnu la voix apeurée de sa sœur Eva. La porte était fermée à clef, sa sœur avait vraisemblablement besoin de son aide. 
Ne sachant que faire, il décida d’enfoncer la porte. Prenant de l’élan, il fonça droit devant, la porte trépigna, mais ne céda pas, il essaya une seconde fois, la porte résistait anormalement à la force incontrôlée d’Altair. Celui-ci serra les dents et s’avança férocement épaule en avant contre la porte. Soudain il stoppa net, pensant un moment que sa sœur était peut être dévêtue et que cela pouvait être gênant autant pour elle que pour lui de la surprendre ainsi. Cependant, les cris s'intensifièrent et on entendit une voix étrangère derrière la porte verrouillée.
« Non ! Laissez moi ! Altair je t'en prie aide moi ! » Eva hurlait de terreur. Les pleurs et les cris de sa sœur avaient engendrés une rage indescriptible chez Altair. Impuissant, il décida de broyer la porte malgré tout. Il recula de quelques pas, et d’un coup sec et puissant arracha la serrure et la porte s’ouvrit. A cet instant, une épaisse brume noire qui avait recouvert les lieux se faufila par la fenêtre qui se referma bruyamment. Eva gisait sur le sol, une serviette blanche recouvrait partiellement son corps semé de lacérations dont le sang avait déjà recouvert toute la pièce.
-          Eva ! non ! Altair prit une deuxième serviette et couvrit le corps blessé de sa sœur. Celle-ci était inconsciente mais elle respirait encore, seul son doux visage avait était miraculeusement épargné. Altair tourna la tête vers la porte, il entendit plusieurs pas empressés monter l’escalier. Soudain, il vit sa mère et ses sœurs affolées débarquer devant lui.
-          Altair que s’est-il passé ? Jonaya, m’a alertée sur le chemin que des cris émanaient de notre maison ! dit essoufflée madame Ashimine, on pouvait lire sur son visage tant d’anxiété. 
-          Je suis rentré de chez les Herat quand j’ai entendu Eva crier de la salle de bain, j’ai enfoncé la porte et c’est comme ça que je l’ai trouvé. Sa mère et ses sœurs, se jetèrent presque sur lui, il tenait Eva toujours inconsciente sur ses genoux.
-          Mon Dieu ! ma fille ! que lui est-il arrivé ? Madame Ashimine se mit à pleurer, elle aperçu tout ce sang qui avait recouvert les serviettes d’ordinaire blanches virer au rouge foncé, le sang de sa fille. Les larmes coulaient et madame Ashimine ne se senti pas bien, elle ne supportait pas la vue du sang, ses doigts en était couvert. Courant vers le lavabo, elle déglutit sur le coup.
-          Maman est-ce que ça va ? dit son fils, partagé entre sa sœur agonisante et sa mère fébrile. Les filles, vous allaient vous occuper des plaies et les désinfecter, puis vous porterez Eva à son lit. Faites attention à maman, moi je vais chercher un médecin !
-          Je vais bien ne vous inquiétez pas, je cours chercher votre père à son travail, si Eva se réveille rassurez là, nous n’en avons pas pour longtemps ! dit leur mère, son visage était devenu tout pâle, elle disparue dans l’escaliers avec Altair.
Les trois sœurs d’Eva s’attelèrent à soigner leur soeur. Elles la déposèrent sur son lit, Sania s’occupa des plaies, le corps entier de sa sœur en était recouvert.
-          Milha tu as vu ses contusions, comment crois-tu qu’elle se les ai faite ? dit Sania intriguée de savoir si Eva s’était infligée ses blessures elle-même.
-          Ne raconte pas de bêtises enfin ! Eva ne ferait jamais ça, je pense que s’est la plus résonnée de nous. Va savoir ce qu’il lui est arrivé seule dans cette pièce ! rétorqua sa grande sœur Milha. Feryel entra dans la pièce une bassine d’eau fraîche à la main. Elle y trempa une petite serviette et la déposa sur le front brûlant d’Eva.

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