lundi 15 février 2010

Chapitre 3 : suite 1

(Afin de pouvoir suivre l'ordre du chapitre 3 voici les parties antérieures)

-          Eva était seule, de plus la pièce était verrouillée, donc je ne vois pas qui aurait pu lui faire ça. C’est sûrement à cause des fiançailles de Anis, elle n’a pas dut tenir le choc de la nouvelle. De toute manière elle ne se confie jamais à nous comment veux-tu…
-          Feryel! tu en as trop dit, le moment est mal choisi pour vider ton sac je crois! Mais tu as soulevé un point important, Eva était seule dans la salle de bain, je suis sure qu’elle ne s’est pas blessée volontairement. Ça va vous paraître délirant… voir fou… mais je pense que c’est peut-être... un djinn qui lui a fait ça ! Milha regarda ses sœurs, leurs visages s’étaient durcit, leurs yeux s’agrandirent ahuris.
-          Comment ! un djinn ! tu vas beaucoup trop loin Milha ! cria Sania.
-          Pourquoi ? je ne vois pas où est le mal de parler de ses créatures, tous le monde est terrifié en pensant à eux ! peu m’importe, ils ne me font pas peur ! Si Eva a eu à faire à eux, ils ne l’a laisseront jamais en paix à moins de l’a tuer. Milha serra le poing, sa sœur était peut être victime des djinns, la pire malédiction, redoutée de tous.
-          Tu parles des djinns comme si ils existaient vraiment, ce ne sont que des légendes et des contes pour divertir les enfants et les vieillards ! ajouta Feryel qui guettait par la fenêtre l’arrivée de ses parents.
-          Tu ne sais pas de quoi tu parles Feryel, les djinns existent et ont toujours existaient. Lui rétorqua Milha les sourcils froncés, d'un air sérieux elle fixait sa sœur incrédule.
-          Arrêtez un peu ! venez vite ! Eva se réveille ! avait prévenu Sania, qui au chevet de sa sœur bandait les plaies. Toutes s’étaient placées autour de la souffrante, celle-ci ouvrit doucement les yeux, elle regarda les visages familiers qui lui souriaient. Lorsqu’elle se mit à crier très fort, un cri strident celui de la détresse.
-          Eva calme toi ! tout va bien, nous sommes avec toi. Il ne t’arrivera plus rien ! mais Eva était paniquée et terrifiée, ses membres tremblaient. Elle arrêta d’hurler et perdit connaissance. Ses sœurs ne pouvaient cacher la peur et l’inquiétude qui se dessinait peu à peu sur leurs visages.
-          Eva ! est-ce que ça va, répond moi ! demanda Sania tout en tapotant les joues de sa sœur.
-          Laisse Sania, Eva est sous le choc, nous allons attendre le médecin. Mais cela ressemble de plus en plus à ce que je vous ai dit. Demain se tiendra le dîner royal, comment faire si Eva ne peut pas venir ?
-          Elle n’aura pas le choix malheureusement, décliner une invitation royale quelque soit le motif serait vue comme un affront par la Cour. Répondit Feryel, songeant à une alternative. Des pas bruyants résonnèrent de l’escalier qui se remit à trembler. Altair et un homme assez âgé entrèrent rapidement dans la chambre. Madame Ashimine et son mari ne tardèrent pas à les rejoindre. Tous se tenaient autour d’Eva, madame Ashimine ne sut étouffer son chagrin, tandis que ses filles ne laissaient transparaître le moindre sentiment. Le vieil homme barbu se prénommait Jasir-Hibin, le meilleur médecin de la ville, ses tarifs étaient très élevés, mais la situation était grave et il fallait agir au plus vite. 
Celui-ci s’approcha de la malade et ordonna à tous de s’écarter afin qu'elle puisse respirer plus aisément. Il lui toucha le front et sorti un instrument étrange qu’il déposa sur sa poitrine afin d’écouter son cœur. Un silence religieux tenait tout le monde en haleine, le docteur Jasir ne disait pas un mot. On n’entendait à peine ce qu’il marmonnait sous sa barbe. Altair n’en pouvait plus d’attendre, mais il ne voulait pas déranger le médecin en pleine consultation.
-          Ledoni, je suis étonné de voir que votre fille est aussi glacée, autant de plaies et de contusions devraient la rendre bouillante de fièvre. Le vieil homme redressa ses lunettes et ajouta d’une voix rocailleuse.
-          Elle n’a rien d’anormale mis à part ces coupures, elles sont peu profondes mais saignent abondamment, ce qui est d’autant plus étrange, même sous les bandages les plaies ne cesse de saigner. Je ne peux que lui prescrire du repos et de changer ses bandages toutes les deux heures. Le médecin rangea son matériel dans une mallette en bois, il salua la famille et prit congé précipitamment. 

Ainsi, toute la famille alla dîner sauf Altair qui voulait veiller sur sa sœur toute la nuit, craignant qu’il ne lui arrive un autre incident. Il installa un tapis sur lequel il passa la soirée à lire. Mais lorsque la nuit tomba et que les chants des oiseaux laissèrent place aux cris stridents des chouettes, Altair sombra dans un sommeil profond. Eva dormait encore, les plaies avaient cessées de saigner et sa température était redevenue normale, son visage recouvra son teint de porcelaine, les joues légèrement rosées.

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