dimanche 14 mars 2010

Chapitre 3 : suite 6


(Afin de pouvoir suivre l'ordre du chapitre 3 voici les parties antérieures)
SUITE 5 ICI

 

Il y avait deux chemins qui menaient à la petite maison de sa cousine Marissa; le trajet le plus long était celui où il fallait traverser tout le quartier, bien que plus sure, trente minutes étaient nécessaires afin d’arriver à bon port. De plus, Eva allait devoir saluer toutes les personnes de son quartier, une politesse épuisante puisqu’elle connaissait tout le monde. Passer devant eux sans les saluer, laisserai courir de nombreuses critiques sur Eva, des critiques acerbes et non fondées bien sur. 
Par contre l’autre itinéraire était un raccourci, seul Eva et sa cousine en connaissaient l’existence. C’était à mi-chemin de leurs maisons respectives qu’elles se donnaient rendez-vous après avoir étudiées de nombreuses heures chez elles sans se voir toute la journée. Le soir venu elles se rencontraient dans la forêt des Poudreuses sans que personne ne les dérange. Eva n’allait pas déroger à la règle il était bientôt onze heures trente et il fallait qu’elle soit chez elle pour le déjeuner afin que sa famille ne s’inquiète pas de son absence.

Une bonne partie de la forêt empiétait sur le jardin immense de la famille Herat, par des allées et venues répétées on avait formé un chemin mal délimité tout juste prés de l’entrée du jardin derrière leur villa. C’est ce même chemin sinueux qu’Eva décida de prendre, une dizaine de minutes allaient suffire pour qu’elle rejoigne la maison de son oncle Souliane. Marchant à une allure moyenne, Eva profita de ce moment pour respirer un bon coup et se détendre, malgré ce qu’elle endurait en ce moment Eva ne prenait plus de temps pour elle, ces derniers jours l’avaient épuisé. 
Étrangement son visage rayonnait toujours de cette beauté enchanteresse qui la caractérisait tant. Vêtue d’une robe en lin beige prés du corps, malgré une garde de robe assez simple et très peu dénudée, Eva était loin d’imaginer la sensualité qu’elle pouvait dégager naturellement. 
Eva marchait encore quand elle aperçue une ouverture au loin qui prédisait qu’elle était bientôt arrivé, il n’y avait personne dans la forêt, le chant des oiseaux venaient égayer une atmosphère pesante, de part la chaleur, mais aussi de part un silence inhabituel. Les rayons du soleil se frayaient un chemin à travers les feuilles, ses mêmes feuilles étalaient sur le sol crépitaient sous les pas décidés d’Eva. 

Celle-ci marchait jusqu'à cette ouverture familière tout en jouant une feuille entre les mains. Vite habitué à entendre les mêmes sons de ses propres pas, elle entendit un bruit étranger qui lui fit peur. Ainsi, elle s’arrêta brusquement pour capter la source de ce son dont elle avait reconnu la nature, c’était des bruits de pas. Ces pas s’accentuèrent et se faisaient de plus en plus vifs, ils se dirigeaient vraisemblablement vers elle. Eva se raidit, elle ne voulait pas affronter un traumatisme de plus,  la veille avait était très pénible, il fallait qu’elle se défende, se libère de ses démons.
Instinctivement, elle arracha une grosse branche d’un arbre mort sur le sol non loin et le cassa en deux sur son genou pour en faire une arme de défense. Même si elle avait l’air ridicule avec se bout de bois face à ses terribles agresseurs, Eva était dans état second, son cœur battait à tout rompre, la peur mélangée à l’adrénaline faisait d’elle une autre personne. Les bruits de pas s’arrêtèrent, la respiration d’Eva était palpable, quelques gouttes de sueur perlaient sur son front. Tout à coup, un buisson volumineux et très feuillu se mit à bouger violement. Eva recula sans s’en rendre compte, ses mains étaient agrippées férocement au bout de bois, quand une silhouette d’un grand gabarit surgit enfin.
Les cris d’Eva ne tardèrent pas à retentir dans toute la forêt, les yeux clos, elle agita le bâton à droite, à gauche, visiblement cela ressemblait à de l’autodéfense. L’homme très peu impressionné par l’effort ridicule qu’elle fournit pour lui faire peur s’approcha plus prés d’elle.
-          Eva calme toi ! Il essaya de lui prendre la branche qu’elle avait entre les mains, mais en vain, Eva était incontrôlable, elle continuait de crier en agitant le bâton.
-          Ne vous approchez pas de moi ! cria t’elle.
-          Eva je t’en prie calme toi ! c’est moi Rayane ! implora t’il. Mais il était trop tard, elle lui avait déjà flanqué un bon coup sur son avant bras droit. C’est à cette instant qu’elle s'aperçut de ce qu’elle faisait vraiment, surprise, elle s’emmêla les pieds et tomba à la renverse. Rayane s’empressa de la rattraper mais il était trop tard, elle avait disparu. Il tourna la tête de chaque côté mais il ne vit rien. Sous ses yeux Eva venait de se volatiliser, il n’en revenait pas. Soudain se concentrant un moment, il distingua une voix au loin, qui en même temps ne paraissait pas si éloignée. Il continua de chercher, lorsqu’il baissa la tête, surpris il aperçu Eva au fond d’un trou assez profond d'environ 5 mètres.
-          Eva ! Est-ce que ça va ? tu n’as rien de casser ?
-          Je vais bien ! je suis désolé Rayane… je suis juste un peu sonné !
-          Ce n’est rien, je ne peux malheureusement pas t’aider je n’ai pas de corde, je vais aller en chercher au plus vite ne t’inquiète pas ! il couru ainsi chercher une corde suffisamment longue pour extirper Eva de son fossé.
-          Non Rayane ! ne me laisse pas seule ici, je t’en prie ! il était trop tard, elle était déjà seule avant de prononcer cette phrase pleine de désespoir. Eva était pétrifiée, elle ne pouvait voir le bout de son nez tellement l’obscurité était dominante. Elle avait la chair de poule, ce sentiment de solitude et d’abandon la foudroya de nouveau, allait elle encore voir des hallucinations ? se téléporter dans un autre monde ? ou allait elle subir de nouveau le courroux de force surnaturelle ? Eva appréhendait ces moments. La panique prit le dessus et elle se recroquevilla sur le sol en position de fœtus, le contact de ses genoux sur sa poitrine la rassura un instant.
 Soudain, une frayeur la fit bondir sur ses deux pieds, elle avait sentit un frôlement derrière sa nuque. Elle lâcha un cri foudroyant de terreur, sa respiration doubla d’intensité, elle tapota sur ses cheveux comme si des milliers d’insectes y grouillaient. Le cœur sur le point d’imploser, Eva commencer a perdre la tête, malgré la sombre grotte dans laquelle elle s’était retrouvé prisonnière, c’est son imagination qui la terrifiait. Le traumatisme des événements passés avait fait d’elle une autre personne, une personne qui doutait de plus en plus d’elle-même et qui n’avait plus confiance en quiconque. Son corps et son esprit avaient atteint une limite dont elle même n’avait pas conscience.

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